« Sainte Mère de Dieu, Notre-Dame de l’Unité, obtenez de votre divin Fils qu’il mette fin à tout conflit à toute guerre, […] » (prière composée en 2015, imprimatur Mgr Aubry, traduite en anglais, espagnol, arabe et russe) Texte complet, cliquer ici 

Il y a deux façons de comprendre cette demande de paix.

La première c’est bien évidemment de penser aux conflits et aux guerres actuels entre nations, entre citoyens d’une même nation. L’actualité focalise la compréhension de cette demande sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine – celle-ci étant déjà en proie à un grave conflit interne depuis 2014 -, soutenue par l’Union européenne et l’OTAN. Mais il ne faudrait pas oublier les autres conflits, de fait éclipsés, qui n’en sont pas moins dramatiques, certains durant depuis plusieurs années, et parfois mis seulement en avant pour un temps par les médias. On pensera notamment à la République centrafricaine, au Yemen, à la Syrie, à l’Irak ou encore à Gaza pour les plus connus.

Il faut savoir aussi que des pays ont tout intérêt à ce que guerres et conflits éclatent ou perdurent afin d’en retirer de substantiels profits financiers (ventes d’armes, matières premières, etc.) ou encore géopolitiques (améliorer leur influence sur telle région du globe face à un concurrent, éviter des alliances entre nations qui seraient dramatiques pour des raisons économiques, etc.). Ils le font de manière ouverte ou en se dissimulant parfois sous une fausse neutralité. Ne faisons pas d’angélisme, nous n’avons pas affaire à des enfants de chœur ! Les enjeux sont colossaux !

La seconde façon de comprendre la prière à ND de l’Unité concerne la demande d’une paix intérieure pour chacun d’entre nous, cette paix qui ne peut venir que du Christ, comme le rapporte l’Évangile : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. » (Jn 14, 27). Comme dit le pape François : « Que la Vierge Marie, qui a donné naissance au ‘Prince de la Paix’ (Is 9, 6) – et qui le câline ainsi, avec tant de tendresse, dans ses bras, nous obtienne du Ciel le bien précieux de la paix, que l’on n’arrive pas à obtenir pleinement grâce aux seules forces humaines. Les forces humaines seules ne suffisent pas, parce que la paix est avant tout un don, un don de Dieu ; elle doit être implorée par une prière incessante, soutenue par un dialogue patient et respectueux, construite par une collaboration ouverte à la vérité et à la justice et toujours attentive aux aspirations légitimes des personnes et des peuples. […] «  Angelus 1^er janvier 2021

Sans paix intérieure en chaque homme, il ne peut y avoir de paix dans la famille, dans d’autres cadres de vie et encore moins entre nations car c’est l’homme, roi de la Création, qui est à la base de tout. Les nations sont constituées d’hommes et réagissent donc en fonction de leur état d’esprit. Avec la déchristianisation actuelle et cette perte dramatique de la transcendance de Dieu, avec cette revendication d’être l’égal de Dieu et donc de jeter par-dessus bord ses Commandements, douce tutelle divine, on peut craindre fort que conflits intérieurs et conflits entre nations ne fassent qu’augmenter. Une paix purement humaine sans l’aide de Dieu est impossible. C’est même une dangereuse utopie. Mais ne désespérons pas, car comme dit la suite de cette profonde prière : « Que viennent les cieux nouveaux et la terre nouvelle et que triomphe enfin sa Paix dans la volonté de notre Père du Ciel. Amen. »

• Mahrien

Notre-Dame de l’Unité par Élisabeth Baillé ©