Je vous invite à lire ou à relire la chronique @ intitulée : « Notre-Dame en feu : un symbole en cette Semaine Sainte ? » (avril 2019)
Il était écrit notamment ceci : « […] On peut légitimement considérer cet incendie comme un signe pour nous inviter à revenir à l’essentiel de notre vie chrétienne et de notre foi. […] En effet, cet incendie est le symbole de toutes nos vanités humaines, de nos déviations spirituelles, de nos comportements ou encore de nos actes de foi qui ne sont pas conformes à l’amour de Dieu. Tout cela finit un jour par s’effondrer, en un instant, et au moment où l’on s’y attend le moins. […] On peut penser aussi que l’incendie de Notre-Dame est un symbole plus particulièrement pour tous les membres de l’Église en France, donc vous et moi compris, qui ont des comportements non conformes à l’amour de Dieu, et qui surtout, ne vivent pas la foi en Dieu dans l’humilité, en esprit et en vérité. Il ne faudrait pas que notre âme s’écroule en flammes comme la cathédrale. » Cet incendie était donc prophétique et un sérieux avertissement.
Dans l’Ancien Testament, que de fois le peuple hébreux a été infidèle à Dieu en se tournant vers des idoles de toutes sortes. Alors logiquement, comme un bon père de famille, soucieux de protéger les siens du mal qu’ils faisaient et qu’ils se faisaient, Dieu a puni pour leur bien ses enfants par de justes corrections, non sans leur avoir donné auparavant des avertissements par le biais de prophètes pour éviter d’arriver à ces issues. Mais rien n’y faisait : « Écoute, je t’adjure, ô mon peuple ; vas-tu m’écouter, Israël ? Tu n’auras pas chez toi d’autres dieux, tu ne serviras aucun dieu étranger. C’est moi, le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait monter de la terre d’Égypte ! Ouvre ta bouche, moi, je l’emplirai. Mais mon peuple n’a pas écouté ma voix, Israël n’a pas voulu de moi. Je l’ai livré à son cœur endurci : qu’il aille et suive ses vues ! » (Ps 80, 9-13, version AELF)
Premier point. Pour ce qui concerne notre époque, Dieu permet que l’Église, notamment en France, subisse également une humiliation publique. Au-delà des affaires avérées en matière de mœurs de la part d’évêques, de prêtres, de religieux, – qui sait, peut-être apprendra-t-on un jour de religieuses -, affaires qui donnent l’impression qu’on doit boire la coupe jusqu’à la lie, il faut un redressement général des catholiques et pas que des fautifs. Si ces derniers sont véritablement repentants en esprit et en vérité, ils auront droit d’aller au Paradis comme le Bon larron. Il ne faudrait tout de même pas que l’Église s’abstienne d’user de miséricorde pour ses propres enfants. Le penser ne serait pas conforme à l’Évangile.
Deuxième point. Les brebis égarées ne doivent pas nous détourner de l’Église avec des jugements à l’emporte-pièce du style « tous pourris ». Il nous revient de l’aimer vraiment comme notre mère, car c’est bien elle qui nous enfante à la vie éternelle par les Sacrements et personne d’autre. Nous en sommes aussi membres à part entière et, comme dit saint Paul, personne ne méprise son propre corps (cf. Ep 5, 29, version AELF). Enfin, elle a été voulue par le Christ et forme même son corps mystique. Les errements de certains de ses membres, fussent-ils les plus hauts dignitaires, ne doit pas nous en détourner. Ce serait à n’en pas douter le signe d’un manque de foi. En matière de telle ou telle discipline sportive, se réfère-on aux plus mauvais et aux tricheurs ? Évidemment non. On admire les meilleurs et on essaie de les imiter. Donc prenons le Christ, Dieu et homme parfait, comme modèle et tentons de l’imiter le plus possible. La pierre est trop facilement jetée sur l’Église. Pitié pour elle. Ses ennemis, adversaires et autres détracteurs se réjouissent des corrections qu’elle subit pour mieux tenter de l’abattre. Ils ne peuvent que se réjouir de la révélation de ces affaires de mœurs qui tombent à point nommé pour la museler en l’empêchant d’annoncer avec toute la crédibilité nécessaire la Parole de Dieu. Alors que chaque catholique s’abstienne de son côté de l’accabler et de donner suite à cette énième tentative de destruction. Si Dieu permet cela, ce n’est pas à nous, catholiques, d’enfoncer le clou. Cette institution divine a son utilité : faire l’unité du genre humain dans le Christ, sinon notre Seigneur ne l’aurait pas créée. Dieu ne fait rien d’inutile. Ce n’est pas parce qu’un père ou une mère ont été défaillants qu’il faut jeter la famille aux orties. Elle aussi, voulue par Dieu, a toute son utilité.
Rappelons aussi que si l’Église est composée de pécheurs – le Christ n’a pas été trahi par n’importe qui mais bien par un des ses Apôtres -, elle est sainte dans sa constitution, car comme dit saint Paul, le Christ « […] a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle, afin de la rendre sainte en la purifiant par le bain de l’eau baptismale, accompagné d’une parole ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel ; il la voulait sainte et immaculée. » (Ep, 5, 25-27, version AELF)
Dieu est passé par des prophètes dans l’Ancien Testament. En ces temps de l’ère chrétienne, Dieu ne cesse de susciter à diverses époques des mystiques, prophètes du Nouveau Testament, pour rappeler l’Église à la grandeur et à la pureté de sa mission quand ses membres dévient du Chemin, de la Vérité et de la Vie. Pensons à saint François d’Assise ou encore à sainte Catherine de Sienne. Il importe donc que l’Église ne se laisse pas affadir par l’esprit du monde car là est le nœud du problème. En effet, comme dit la prière de conclusion des laudes : « Seigneur, tu demandes à ton Église d’être le lieu où l’Évangile est annoncé en contradiction avec l’esprit du monde. Donne à tes enfants assez de foi pour ne pas déserter mais témoigner de toi devant les hommes en prenant appui sur ta parole. » https://www.aelf.org/2022-11-18/romain/laudes
La bonne question à se poser est donc celle-ci : l’Église ne se laisserait-elle pas trop affadir par l’esprit du monde, incompatible avec l’esprit évangélique, manquant ainsi d’accomplir sa mission avec une pleine fidélité au Christ ? Si c’est le cas, il ne faut pas s’étonner que Dieu fustige ses enfants. Alors redressons la barre et soyons résolument tournés vers une démarche authentiquement spirituelle et catholique qui nous ouvrira les yeux de l’esprit et nous fera agir en conséquence. Dieu alors nous aidera en conséquence.
Conclusion. Il était évoqué quelques lignes plus haut que des mystiques étaient suscités par Dieu à diverses époques pour avertir de se détourner des déviations spirituelles et humaines qui nous amenaient sur un chemin contraire à l’amour de Dieu. Puissent ces quelques lignes qui suivent jouer ce rôle et encourager l’Église en France à ne pas tomber dans les pièges de ce monde : « Si nombre d’ecclésiastiques de tous rangs n’avaient pas laissé la spiritualité s’étioler en travestissant leur mission sociale et en survalorisant les œuvres au détriment de la mystique, du surnaturel et du prophétique, trop souvent regardés avec suspicion, s’ils avaient mieux encadré la catéchèse et mis les Saintes Écritures et les vies et écrits de saints à la portée des enfants et des adolescents sous la direction de personnes compétentes et zélées, s’ils s’étaient moins préoccupés de leur image personnelle empreinte d’un carriérisme et d’un paternalisme qui veut plaire à la société plutôt qu’à Dieu, quitte à se mettre en porte-à-faux avec le monde et à souffrir pour l’Évangile, s’ils s’étaient unanimement rassemblés pour défendre ouvertement la vie depuis la conception jusqu’à sa fin naturelle, et pour sauvegarder la liberté des enfants de Dieu plutôt que de flirter avec les gouvernements et ceux qui veulent influer dangereusement sur votre société voire diriger le monde, s’ils avaient veillé à rester chastes et continents et s’étaient donné les moyens de le faire, tout eût été radicalement différent !
C’est pourquoi, chers frères, vous ne devez pas être surpris que Dieu, dans son immense sagesse, laisse aujourd’hui l’Église humaine et hiérarchique connaître son Gethsémani, comme il a laissé le peuple élu connaître l’adversité dans ses moments de faiblesse et de reniement de Dieu (v. les livres historiques de L’Ancien Testament). Quoi qu’il en soit et malgré l’optimisme béat de certains, sachez que l’Église d’Occident n’en a pas encore fini avec les blessures, les restrictions et les trahisons qu’elle doit souffrir avant que de pouvoir se relever dans la paix grâce à des fidèles aux cœurs conformes au Sacré Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie. » https://messages-du-ciel.com/message-du-25-juin-2022/
Mahrien
Photo libre de droit Pixabay (église en ruine)