Depuis la paix de Constantin en 313, des foules de chrétiens ont voulu, chaque année, se retrouver à Jérusalem, pour célébrer la Passion du Christ et refaire le chemin que celui-ci avait parcouru les jours qui ont précédé sa mort. Les franciscains imaginèrent et diffusèrent aux XIVe et XVe siècle la pratique du chemin de croix. Gardiens des lieux saints depuis le XIVe siècle, en vertu d’un accord passé avec les Turcs, ils dirigeaient à Jérusalem les exercices spirituels des pèlerins sur la Via Dolorosa suivie par le Christ et allant au tribunal de Pilate, au bas de la ville, jusqu’au Golgotha, le Calvaire, à son sommet. Ils eurent l’idée de transposer cette forme de méditation sur la Passion à l’ensemble des fidèles et ainsi de permettre aux pauvres et à ceux qui ne pouvaient se rendre en Terre Sainte d’accomplir la même démarche que les pèlerins.
Pour se faire, ils disposaient en plein air ou dans les églises, des séries d’évocation (tableaux, statues, croix…), des scènes marquantes de l’itinéraire du Christ vers le calvaire et ils faisaient prier et méditer les fidèles à chacune de ses étapes ou « stations ». Le nombre de celles-ci varia jusqu’au XVIIIe siècle au cours duquel elles furent fixées à 14 par les papes Benoît XII et Clément XIV.