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Le mot du président

Face à l’esprit du monde, le rôle primordial des fidèles laïcs dans la société.

Chers amis,

L’une des oraisons qui conclut les laudes dit : « Seigneur, tu demandes à ton Église d’être le lieu où l’Évangile est annoncé en contradiction avec l’esprit du monde. Donne à tes enfants assez de foi pour ne pas déserter mais témoigner de toi devant les hommes en prenant appui sur ta parole. » (cf. 9 février 2024 vendredi, 5^e Semaine du Temps Ordinaire – Année Paire, AELF)

Cet esprit du monde, influencé par le « prince de ce monde » (Jn 12, 31), promeut des idées contraires  à  la vérité de l’Évangile : avortement, malthusianisme, eugénisme, GPA, euthanasie, théorie du genre, promotion LGBT, mariage homosexuel, censure des opposants et autres lois liberticides… Cette promotion qui anesthésie les consciences, est toujours présentée sous des dehors très séduisants et mensongers, car forcément à l’image du « prince de ce monde », lequel s’acharne par tous les moyens à détruire l’harmonie de la Création divine pour l’entraîner vers le chaos. Chaque société subit ainsi les tentations correspondant à son époque et à sa mentalité, tentations toujours plus subtiles au fur et à mesure de la marche de l’humanité vers son but ultime : Dieu.

Le combat spirituel s’entend donc à un niveau personnel mais aussi sociétal. C’est à ce titre que le rôle des fidèles laïcs est particulièrement important car il leur revient d’agir dans les affaires temporelles du monde pour y mettre le levain qui fait lever la pâte (cf. Mt 13, 33). Je pense en particulier aux chrétiens dirigeants politiques ou à de hauts postes dans l’Administration ou dans des entreprises. Ils ont une grave responsabilité et se doivent de lutter contre l’esprit du monde tandis que les tentations de pouvoir et d’argent peuvent les conduire jusqu’à renier leurs convictions. Comment l’Église présente-t-elle cette vocation propre aux fidèles laïcs ?

Tout d’abord « Sous le nom de laïcs, on entend ici l’ensemble des chrétiens excepté les membres de l’ordre sacré et de l’état religieux reconnu par l’Église […]. » (Catéchisme de l’Église Catholique, n. 897).  L’Église explique leur rôle essentiel : « Il y a dans l’Église diversité de ministères, mais unité de mission. Le Christ a confié aux apôtres et à leurs successeurs la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner en son nom et par son pouvoir. Mais les laïcs rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ assument, dans l’Église et dans le monde, leur part dans ce qui est la mission du Peuple de Dieu tout entier » (CEC n. 873).

Ainsi « ‘La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu […]. C’est à eux qu’il revient, d’une manière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont étroitement unis, de telle sorte qu’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ et soient à la louange du Créateur et Rédempteur’ (LG 31). » (CEC, n. 898)

On notera cette injonction : « Que les laïcs, en outre, unissant leurs forces, apportent aux institutions et aux conditions de vie dans le monde, quand elles provoquent au péché, les assainissements convenables, pour qu’elles deviennent toutes conformes aux règles de la justice et favorisent l’exercice de la vertu au lieu d’y faire obstacle. En agissant ainsi ils imprègnent de valeur morale la culture et les œuvres humaines (LG 36). » (CEC, n. 909)

Alors que nous approchons de la Pentecôte, demandons tout spécialement au Saint-Esprit le don de la Force : « Elle donne la persévérance dans l’épreuve, le courage du témoignage. Elle soutient les martyrs mais aide aussi au quotidien à accomplir son devoir d’état et à vivre le combat spirituel. » (CEF) Sans moi vous ne pouvez rien faire, dit le Christ (cf. Jn 15, 5). Il convient donc de demander l’Esprit du Christ pour parvenir à l’évangélisation de la société et fuir les compromissions que propose l’esprit du monde, spécialement pour les chrétiens qui exercent de grandes responsabilités, sans oublier tout chrétien, fidèle laïc. Remplir son devoir d’état du mieux possible est une participation concrète à cette mission de l’Église.

Vincent Terrenoir