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La place du père

Article publié le 22 janvier 2020 par Pour l'Unité dans Chronique @

La place du père

Il est celui qui fait grandir le petit garçon qu’il accompagne sur le chemin de l’homme en devenir. Il est celui qui sera le premier à poser son regard d’homme sur la petite fille et par l’interdit de l’inceste fera d’elle une femme. Il est celui qui fait mentir l’adage selon lequel on ne peut désirer ce que l’on n’a pas connu. Et en ces temps d’effacement plus ou moins volontaire, il nous fait tous désespérément crier du plus profond de nous-mêmes : « Père, où es-tu ? Père, où demeures-tu ? » À l’époque, cette affiche m’avait fait sourire et l’expression proverbiale avait fait mouche d’une certaine façon. Avec le temps, j’ai compris à quel point la deuxième proposition de ce slogan était teintée de profondeur et d’amertume à la fois : il exprimait en creux ce que l’absence ou la défaillance paternelle pouvait blesser le cœur d’un enfant, de l’adulte en devenir.

Aucune civilisation n’a fait l’économie de la présence et de la nécessité du père pour construire l’avenir d’un enfant. Une société ne peut à ce point dénoncer les conséquences de l’absence symbolique du père (manques de repères, absence de frustrations, sentiment d’insécurité…) et consacrer dans le marbre de la loi son effacement. Ce débat de la place du père dans nos sociétés occidentales a été volé, détourné en 2013 pour en faire un vulgaire combat entre supposés « progressistes » et « obscurantistes », entre « fachos homophobes » et « camp du bien ».

Un pays qui a donné tant de philosophes et de sagesse au monde ne sait-il à ce point plus organiser le débat avec bienveillance et sans dérive idéologique ?

Chaque père mérite mieux que ça, notre société mérite mieux que ça parce qu’un enfant mérite mieux que ça.

Dokétik