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De la nécessité d’offrir le sacrifice du Christ

Article publié le 7 juillet 2020 par Père Jérôme MONRIBOT dans Billets spirituels

Chers frères et sœurs, durant le confinement sanitaire, l’inventivité de nombreuses célébrations domestiques nous ont permis de vivre notre foi et de remettre en pleine lumière la valeur authentique de la communion de désir lorsque, pour une raison indépendante de notre volonté, nous sommes réellement empêchés de pouvoir assister à la messe. De nombreuses personnes ont pu ainsi redécouvrir l’attrait de la prière familiale et, comme saint Paul l’affirmait déjà en son temps : « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (cf. Romains, 8, 28).

Cette communion spirituelle – par opposition à la communion eucharistique au Corps du Christ – est aussi exigée pour les personnes en situation de péché et qui en souffrent. En effet, en se privant humblement de recevoir le Pain vivant descendu du Ciel (cf. Jean 6, 51-58), le pécheur exprime ainsi, vis-à-vis de la communauté paroissiale dont il est un membre à part entière, un geste de pénitence et de respect vis-à-vis de la sainteté du Seigneur. Ce « jeûne » du sacrement eucharistique – pour ainsi le nommer – ne signifie nullement une exclusion de l’Église – comme trop de personnes le pensent ou l’affirment émotivement – mais un appel à se convertir, à se confesser, à demeurer fidèle aux paroles de vie que nous adresse Jésus pour vivre en enfant de lumière. Car Dieu ne refuse sa grâce à personne ! En communiant spirituellement, par exemple, telle personne en situation irrégulière mais foncièrement désireuse de redresser sa vie, conformément à l’Évangile, trouvera sans aucun doute en elle la grâce prévenante du Seigneur pour vaincre ses propres résistances ou ses chutes.

Mais par ailleurs, la réussite et la multiplication de ces célébrations domestiques furent aussi le prétexte, pour quelques individus nostalgiques des vieilles lunes des années 70 qui virent la désertification de nos églises, de militer pour la création de nouvelles communautés qui seraient en quelque sorte auto-suffisantes, c’est-à-dire déconnectées de la célébration de la Messe et de la figure du prêtre qui tient pourtant la place du Christ lorsqu’il célèbre les sacrements. Rassemblés autour d’un partage de la Parole organisé par des laïcs plus ou moins formés, chacun pourrait alors spirituellement accueillir le Seigneur dans son cœur, en gazouillant des « alléluia » dans la joie communionelle d’un « vivre ensemble » illusoire. Mais est-ce vraiment ce que souhaite le Seigneur qui, à la veille de sa mort, pris du pain et rendit grâce, le rompit et le donna à ses disciples, en disant :« Ceci est mon corps donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » (Cf. Luc, 22, 19.)

En vérité, de telles théories méconnaissent la nature profonde de l’Église, de l’Eucharistie et de la nécessité d’offrir chaque jour le saint sacrifice du Christ pour la rédemption des générations présentes. Une catéchèse en ce domaine s’impose donc pour ne pas vous laisser égarer par de fausses doctrines dont le levain, loin d’élever votre âme vers les sommets de la sainteté, ne ferait que l’empoisonner.

Dans les prochaines semaines, notre Mouvement vous proposera ainsi un cycle de catéchèses pour adultes. Accessibles pour tous, ces enseignements vous permettront alors d’approfondir votre foi ; car si l’Église vit de l’Eucharistie, c’est aussi l’Eucharistie qui fait l’Église.