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Chronique @ ciné

Article publié le 5 mai 2019 par Pour l'Unité dans Chronique @

Chronique @ ciné

F

ilms à (re)voir en famille. Ces sept films que l’on retrouve en DVD procurent un sentiment de paix. Pol Denis

 

Avec toute la famille

Rémi sans famille (France, 2018)

Adapté de l’œuvre d’Hector Malot, ce film du jeune réalisateur Antoine Blossier retrace l’histoire bien connue de Rémi, ce petit orphelin confié à un musicien saltimbanque, le Signor Vitalis, accompagné de son chien et son petit singe. Tourné dans de somptueux paysages, interprété avec brio (Daniel Auteuil et le jeune Maleaume Paquin) et servi par une musique symphonique magnifique, il se présente comme un conte merveilleux sans toutefois faire l’impasse sur le réalisme et la gravité du roman d’Hector Malot. Ce film exempt de toute vulgarité (ce qui devient rare) est recommandé pour les parents et les enfants !

 

Le Grand Miracle (Mexique, 2017)

Fondé sur des révélations mystiques et en conformité avec l’enseignement de l’Église, ce film d’animation bouleversant a été réalisé par Buce Morris, co-auteur de grands dessins-animés (Pocahontas, Nemo, etc.). Il explique avec beaucoup de pédagogie ce qui se passe au Ciel et près de nous lorsque nous participons à la messe, que nous prions ou que nous nous confessons. Chacun des trois protagonistes de l’histoire, des personnes abîmées par la vie (une veuve, un chauffeur de bus et une dame âgée), se retrouve guidé par son ange gardien, qui lève le voile de mystère sur le monde surnaturel qui nous entoure. Apparaissent Jésus, la Sainte Vierge Marie, le paradis, le purgatoire, les anges et les démons. Ce film touchera les catéchumènes, mais aussi ceux qui pratiquent « par habitude », ceux qui se sont éloignés de la foi… En fait, nul ne sort indemne après l’avoir vu !

 

Le plus beau pays du monde (France, 2013 et 2015)

Ce documentaire de France 2 du réalisateur Frédéric Fougea a été diffusé en deux épisodes. Il propose un voyage à couper le souffle au cœur de la faune sauvage bâti autour d’histoires de cerfs, de loups, d’oies et autres animaux, filmés pendant trois ans avec du matériel ultra-sophistiqué sur terre, sur et sous les eaux (drones, hélicoptères, montgolfières, caméras sous l’eau). Il observe les rapports de force des cerfs, les stratégies de survie de louveteaux, les « promenades » vertigineuses de bouquetins à flanc de montagne… et surtout, la fascinante entraide qui existe entre les êtres vivants !

 

Beauté cachée (Collateral Beauty, États-Unis, 2016)

Ce film réalisé par David Frankel et complètement ignoré des critiques mérite vraiment le détour. Interprété par un inattendu Will Smith (plus habitué à des rôles « musclés »), il ne s’apparente ni à un drame ni à une comédie. Il s’agit d’une œuvre originale, profondément spirituelle et humaine. L’histoire se déroule à New York autour d’un homme, Howard (Will Smith), qui n’accepte pas le décès de sa fille de 6 ans. Ce brillant chef d’agence publicitaire a complètement « dévissé » à la suite de ce drame et se rend à des séances de thérapie à contrecœur. Il tente d’évacuer son trop plein d’émotions dans la rédaction quotidienne de mystérieuses lettres adressées à trois entités… l’amour, le temps et la mort. Trilogie qui selon lui assure l’équilibre du monde et dont il faisait la promotion auprès de ses collaborateurs avant le drame.Son entourage (on retrouve une magnifique performance de Kate Winslett) essaie de repêcher Howard, d’autant que la survie de l’agence publicitaire est mise en jeu. Un incroyable stratagème est inventé pour faciliter la vente de l’entreprise à un repreneur et surtout aider Howard à retrouver goût à la vie. Ses amis demandent en effet à trois comédiens d’incarner l’amour, le temps et la mort pour sortir Howard de sa léthargie. On ne racontera pas la fin !

 

Avec les adolescents 

L’incroyable histoire du Facteur cheval (France, 2019)

Ce film de Niels Tavernier retrace l’histoire d’un facteur rural de la Drôme, humble, secret et peu loquace, architecte de cet incroyable « Palais idéal » qu’il a construit de ses propres mains et que 150.000 visiteurs viennent chaque année visiter. Jacques Gamblin interprète magnifiquement cet homme infatigable toujours en mouvement (il parcourt 32 km par jour pour sa tournée… puis s’occupe de son chantier). Laetitia Casta joue avec brio Philomène, l’épouse bien-aimée, dévouée et attentionnée de Cheval. L’histoire est donc aussi celle de ce couple aimant et stable, spectacle enthousiasmant et avouons-le assez inattendu dans le cinéma français !

 

Sauver ou périr (France, 2018)

Ce film de Frédéric Tellier inspiré d’histoires vraies raconte l’histoire de Franck sapeur-pompier de Paris très grièvement brûlé alors qu’il tente de sauver deux de ses hommes dans un incendie. Après son réveil du coma, le jeune soldat du feu (interprété par un très authentique Pierre Niney, pensionnaire de la Comédie française)  voit son rêve de devenir un homme fort s’éteindre. C’est dans son couple (épouse jouée magnifiquement par Anaïs Demoustier) que l’épreuve et les peurs qu’elle suscite vont être surmontées dans la patience, l’acceptation et le pardon. Franck qui se pensait invincible découvre à travers le changement brutal de trajectoire causé par son accident un chemin pour aller de l’avant. Le film nous montre à voir l’héroïsme dans les grands actes de bravoure mais aussi dans les petites choses du quotidien, dans l’acceptation de soi et des épreuves traversées. En cela aussi, ce film dédié « à celles et ceux qui trouvent la force de se relever et de tout réinventer » est magnifique. 

 

Mademoiselle de Joncquières (France, 2018)

Réalisé par Édouard Mouret et tiré d’un roman de Diderot, ce film débute avec l’histoire d’une jeune veuve retirée du monde, qui découvrant que son marquis libertin se désintéresse d’elle décide de se venger de lui. Elle le fait avec la complicité de Madame de Joncquières, elle-même victime d’un d’autre libertin, et de sa fille. Rien de moralement très édifiant me direz-vous, avec un tel concours de libertinage et de vengeances malicieuses. En réalité, le film interprété par d’excellents comédiens (Édouard Baer, Cécile de France) reste très pudique et maîtrisé ; à aucun moment il ne tombe dans la vulgarité, les dialogues sont magnifiques, les décors et la musique somptueux, aucune fausse note ne vient perturber ce décor. C’est surtout un « film de résurrection » dans le sens où après de nombreuses péripéties et de manière inattendue, le Bien finit par triompher du Mal.