La Parole de Dieu, véridique et immuable. Un guide sûr, toujours valable pour notre temps…
Notre époque est une période troublée. Nous vivons, en effet, une remise en cause frénétique des fondements séculaires et naturels qui permettent à une société de se construire sur des valeurs solides et aux individus de mener une vie droite et bien structurée : famille monogame (homme-femme) stable, éducation des enfants avec des repères moraux élémentaires et du bon sens, développement du goût de l’effort, sens du bien et du mal, de l’esthétique, amour de la nation, respect de la vie, du prochain, etc.
Cette remise en cause touche aussi profondément la foi chrétienne, tel un virus sournois qui contamine les âmes, les esprits et les cœurs. Mais comment cela peut-il se faire ? Comment cette ivraie intellectuelle et spirituelle peut-elle étouffer le bon sens et la foi ?
Une des raisons tient au fait que la Parole de Dieu, véridique et immuable — « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » (Mt 24, 35) -, n’est certainement pas assez lue et méditée par les chrétiens. C’est bien timidement que nous allons vivre de cette Parole qui n’alimente pas assez notre foi, notre espérance et notre charité, et pratiquer ces vertus par peur du monde, tels les Apôtres barricadés dans le Cénacle avant la Pentecôte, par peur aussi d’aller à contre-courant, de passer pour des obscurantistes, des réactionnaires, que sais-je encore ? Nous rendons cette Parole de Dieu à tel point insipide qu’elle ne séduit plus et ne convertit plus nos contemporains (cf. Mt 5, 13). L’esprit du monde, qui ne supporte pas la saine doctrine, gagne alors plus de terrain, diffuse ses fables (cf, 2 Tm 4, 3), et, en l’occurrence, celle d’un relativisme meurtrier pour l’âme et l’esprit : rien n’est vérité absolue et immuable, tout n’est que vérité d’un moment au gré de ses sentiments, sapant ainsi la foi en Dieu et les valeurs élémentaires.
À nous, donc, de lire l’Écriture Sainte, véritable rencontre personnelle avec Dieu (Père, Fils, Saint-Esprit) et nourriture vitale pour notre âme et notre esprit. Elle nous ouvre à l’intelligence de son plan d’amour pour l’Humanité, et permet, interprétée de juste façon, selon la Tradition, d’éviter la contamination par ces funestes utopies.
Que dit le Catéchisme de l’Église catholique à propos de la Parole de Dieu ? « Dans l’Écriture Sainte, l’Église trouve sans cesse sa nourriture et sa force (cf. DV 24), car en elle, elle n’accueille pas seulement une parole humaine, mais ce qu’elle est réellement : la Parole de Dieu (cf. 1 Th 2, 13). ‘Dans les Saints livres, en effet, le Père qui est aux Cieux vient avec tendresse au-devant de ses fils et entre en conversation avec eux.’ (DV 21). » (CEC, n. 104)
« ‘La force et la puissance que recèle la Parole de Dieu sont si grandes qu’elles constituent, pour l’Église, son point d’appui et sa vigueur et, pour les enfants de l’Église, la force de leur foi, la nourriture de leur âme, la source pure et permanente de leur vie spirituelle’ (DV 21). Il faut ‘que l’accès à la Sainte Écriture soit largement ouvert aux chrétiens’ (DV 22). » (CEC, n. 131)
« L’Église ‘exhorte instamment et spécialement tous les chrétiens (…) à acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, ‘la science éminente de Jésus-Christ’ (Ph 3, 8). ‘En effet, ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ (St. Jérôme, Is. prol. : PL 24, 17B)’ (DV 25). » (CEC, n. 313). Et sans lui, nous ne pouvons rien faire face à l’esprit du monde (cf. Jn 15, 5).
En résumé, les lectures de la messe du dimanche sont loin de suffire à notre éducation spirituelle et la Parole de Dieu n’est pas réservée qu’aux moines ! Nous pouvons bien consacrer quelques minutes par jour à la lecture de la Parole. Qui d’entre nous n’a jamais pris du temps pour apprendre par cœur des chansons ou de savoureuses répliques de films qui lui font tant plaisir ? Alors, si nous aimons Dieu, découvrons-le avec joie dans L’Ancien et Le Nouveau Testament au point de dire comme le prophète Jérémie : « Quand je rencontrais tes paroles, je les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur, parce que ton nom était invoqué sur moi, Seigneur, Dieu de l’univers. » (Jr 15, 16) ? Cette bienfaisante lecture nous permet de tenir le cap face à l’esprit du monde, et de rayonner chacun à sa mesure, selon ses talents et sa vocation. Bonne lecture de la Parole de Dieu.
Vincent Terrenoir