Chers amis,
Dans « La P’tite revue » d’avril 2017, n°17, je déplorais le fait que nous entendions « trop peu d’enseignements sur le Diable et l’enfer au cours des sermons et homélies du dimanche […] comme si certains pasteurs n’y croyaient pas ». https://www.pourlunite.com/petite-revue-n17-avril-2017/
J’évoquerai un autre sujet peu traité et pourtant capital, en rapport étroit d’ailleurs avec le Diable et l’enfer : la venue dans la gloire du Seigneur Jésus.
Au cours de la Messe, nous affirmons lors du Credo (celui du Symbole de Nicée) : « Il (le Christ) reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts. ». À l’« anamnèse » (mot grec signifiant « faire mémoire »), nous disons : « Nous attendons ta venue dans la gloire ! » ou encore « Viens, Seigneur Jésus ! ».
Lors du « Notre Père », toute l’assemblée, dans une formulation différente, fait cette supplication : « que ton règne vienne ». [Le Catéchisme de l’Église Catholique précise que « La vocation de l’homme à la vie éternelle ne supprime pas mais renforce son devoir de mettre en pratique les énergies et les moyens reçus du Créateur pour servir en ce monde la justice et la paix ». voir nn 2816 à 2821 http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_PA2.HTM.]
Nous proclamons donc par ces affirmations un pan essentiel de notre foi. Mais, sommes-nous capables d’en rendre compte à tous (cf. 1 Pierre 3-15) ? En fait, désirons-nous vraiment cette venue du Christ ? Y croyons-nous vraiment ?
Par les Actes des Apôtres nous savons que « deux hommes en vêtements blancs, [qui] leur dirent : “Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel”. » (Ac 1, 10-11).
Par l’évangéliste Matthieu nous savons aussi que le Christ, à la fin du monde, viendra dans la gloire pour juger les hommes en fonction de leurs actions (Mt 25, 31-46). Enfin, le livre de l’Apocalypse, dernier livre du Nouveau Testament, qui conclut donc la Bible, se termine sur ces mots araméens : « Marana Tha ! » « Viens, Seigneur Jésus ! » (Apocalypse 22, 20).
Nous comprenons que la venue du Christ dans la gloire aura bien lieu. Notre monde aura une fin physique avec sa transformation en une terre nouvelle et des cieux nouveaux (cf. Apocalypse 21, 1). Notre demeure éternelle se situe donc dans une autre dimension pour laquelle nous devons nous préparer et sans crainte. Le monde (« l’esprit du monde ») veut nous faire croire à l’inverse que cette terre est éternelle. D’où cette tentation effrénée de bons nombres de nos contemporains de ne rechercher qu’un bonheur matériel, vidé de Dieu, fait de conquêtes et d’acquisitions de toutes sortes pour tenter d’atteindre un bonheur, qui est en réalité irréalisable. Personne ici-bas n’est à l’abri du malheur, riches et grands de ce monde compris. Cette vision matérialiste n’est pas sans incidence sur les lois votées dans nos sociétés.
Évoquer ce sujet c’est aussi mettre l’accent sur le jugement final de tout homme par le Christ (le Ciel ou l’Enfer). C’est donc une incitation à nous réveiller pour mener « le bon combat » comme dit saint Paul (cf. 2 Timothée 4, 7), un combat spirituel, évidemment, contre ce qui ne correspond pas à l’amour de Dieu en chacun de nous. Le Diable fait tout pour endormir les consciences et ainsi nous faire perdre la vie éternelle. Il incite à la paresse spirituelle. Le Christ nous secourt et nous avertit solennellement des dangers de cet endormissement et de cette paresse néfastes (cf. Matthieu 25, 1-30 les vierges folles et la parabole des talents), car il est de foi qu’il ne nous sauvera pas sans nous et sans effort de notre part. Il respecte infiniment trop la liberté de sa créature pour la forcer à le suivre. Dieu n’est pas un tyran. Il est l’Amour, mais l’Amour est exigeant.
Vincent Terrenoir