Aristocrate, catholique, le cardinal Clemens August von Galen, évêque du diocèse de Münster (Allemagne), a été l’un des opposants les plus courageux à Hitler et à son idéologie nationale-socialiste [1]. Il a dénoncé avec vigueur, dans des sermons enflammés, les exactions commises par les Nazis, notamment l’euthanasie des malades mentaux. Sa popularité gagne un tel niveau qu’en 1941 Hitler met fin au programme d’extermination des handicapés. Hitler ne savait comment agir, en raison de l’extraordinaire influence de cet évêque. Il n’osait pas l’arrêter ni le mettre à mort.
Le pape Pie XII élève, en 1946, au cardinalat, cet évêque qui sera béatifié en 2005. Extrait de l’un des sermons prononcés par Von Galen en 1941 : « Nous sommes au plus haut point attristés et tenaillés par l’inquiétude sur le devenir de notre peuple, quand nous sommes obligés de constater que ces vérités fondamentales ancrées dans la pensée chrétienne mais aussi dans la pensée naturelle, ainsi que les principes moraux qui vont avec, sont combattus en public en Allemagne et, en pratique, écartés. (…) Nous voulons seulement affirmer que les droits de la personne donnés par Dieu sont transgressés de multiples manières et niés dans les faits. Vous le savez : aujourd’hui beaucoup de nos concitoyens, très fréquemment, se voit retirer le droit à la vie, à l’inviolabilité physique, à la liberté, au choix d’une vie déterminée selon des buts ordonnés par la morale, le droit à la propriété et à la jouissance de la propriété, sans qu’il leur ait été opposé un acte répréhensible pénalement dans le cadre d’une procédure judiciaire en bonne et due forme ».
Le cardinal von Galen déclara en 1946 [2]: « Le bon Dieu m’a donné une position qui m’obligeait à appeler noir ce qui était noir, et à appeler blanc ce qui était blanc, comme il est dit dans l’ordination épiscopale. Je savais que je pouvais parler au nom de milliers de personnes qui étaient convaincues, comme moi, que ce n’est que sur le fondement du christianisme que notre peuple allemand peut vraiment être uni et aspirer à un avenir béni ».
• Pol Denis
[1] Il a été surnommé « Le lion de Münster ». Sa devise épiscopale : « Nec laudibus nec timore » (« Ni la louange ni la crainte »)
[2] Voir l’homélie pour sa béatification à Rome le 9 octobre 2005 : https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/csaints/documents/rc_con_csaints_doc_20051009_beatif-von-galen_fr.html
À lire : Von Galen, un évêque contre Hitler par Jérôme Fehrenbach, Éditions Le Cerf – 2018.
Pour découvrir cet homme de Dieu, nous vous invitons également à visiter la page Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Clemens_August_von_Galen